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Les
gramineacées ou graminées forment une très grande famille, comprenant près
de 4.000 espèces répandues sur tout le globe. Elles constituent le fond de
la végétation des steppes, des savanes, des pâturages, des prairies
naturelles. Elles comprennent la plupart de nos céréales : blé,
seigle, orge, avoine, mais et quelques unes des plantes à parfums parmi les
plus importantes. Parmi
celles-ci nous étudierons surtout les huiles de Cymbopogon (ou huiles d’Andropogon)
qui constituent un groupe remarquablement homogène comprenant les essences de
Palmarosa, de Gingergrass, de Citronnelle, de Lemongrass et de Vetyver. L’essence de palmarosa Est
obtenue à partir d’une graminée indienne, à odeur géraniacée grasse, le
Cymbopogon Martini Stapf var. « Motia ». Le Cymbopogon
Martini existe en effet en Inde sous deux variétés distinctes : la variété
Motia, plus connue sous le nom de « Rusa » ou Palmarosa, et la
variété Sofia plus connue sous le nom de Gingergrass. La variété Motia
pousse surtout dans les provinces centrales, dans les districts d’Akola,
d’Elichpur, d’Amroati et de Nagpur au Nord Est de Bombay, dans l’état
d’Hyderabad dans le Dekkab, les états de Madras, le Punjab et le Bengale
mais ces territoires plus humides sont beaucoup plus propices aux cultures de
la variété Sofia. Les
deux formes ne se distinguent pas morphologiquement l’une de l’autre ;
toutefois, on peut reconnaître la différence à l’aspect végétatif des
plantes sur pied. L’herbe fleurit d’Août à Octobre et la distillation
est effectuée de préférence au début de la floraison, car l’essence
obtenue plus tard est de qualité inférieure et le rendement baisse également
de façon très sensible. On coupe les sommets fleuris jusqu’au tiers supérieur
de la tige, qui sont réunis ensuite en paquets, appelés « pulas »
et séchés partiellement avec soin, à l’ombre, avant distillation, opération
durant laquelle la plante perd environ le tiers de son poids. La distillation
se fait de manière primitive, dans des alambics en cuivre ou en fer, chauffés
à feu nu, établis près d’un ruisseau ou d‘un cours d’eau. Les
alambics en fer sont des récipients cylindriques se terminant en haut en
tronc de cône à ouverture assez large permettant le chargement et le déchargement
faciles. Les appareils en cuivre sont plutôt sphériques et un peu plus
petits. Leur capacité varie entre 60-70 litres et on les charge avec une
partie d’herbe et 4 parties d’eau. Quelquefois on ajoute un peu de sel
marin dans l’appareil. L’alambic est fermé par un couvercle que l’on
rend étanche au moyen d’une colle de farine. Le tube adducteur est luté de
la même façon. Il est constitué d’un tube de bambou coudé à angle droit
au-dessus du couvercle et dont la partie descendante longue d’environ 2 mètres
va plonger dans un récipient en fer ou en cuivre immergé dans de l’eau, et
servant à la fois de réfrigérant et de décanteur. La
distillation dure 2 à 3 heures, après quoi, on puise l’essence du récipient
avec une cuiller et on achève la séparation de l’eau dans un entonnoir. Le
rendement est variable et approche de 1% de l’herbe fraîche ou 2% de la
plante séchée. Les propriétés de l’essence de Palmarosa vraie, obtenue à
partir de la forme Motia, et de l’essence de Gingergrass que fournit la forme
Sofia, sont très différentes, mais il a été difficile pendant longtemps de
fixer les limites exactes entre lesquelles peuvent varier les constantes
physico-chimiques de ces essences.
soluble 1.5 a 3 vol. alc. 70% soluble 3 a 4 vol. alc. 60% On
fraude l’essence de Palmarosa par addition d’essences de faible valeur,
telle que l’essence de Gingergrass qui est moins riche en géraniol. On a
signalé aussi, comme adultérants, l’essence de Gurjum, l’essence de Cèdre,
l’essence de Coprah, le pétrole, l’huile de paraffine, des fractions de
Citronnelle, l’essence de Térébenthine. L’essence de gingergrass Est
obtenue à partir des feuilles de Cymbopogon Martini Stapf, var. Sofia. Nous
avons vu que cette herbe pousse dans les forêts denses sur des terres plus
humides des états de Madras, d’Hyderabad, de Bengale et de Punjab. La
distillation de l’herbe est conduite comme pour le Palmarosa et le rendement
de l’essence est voisin de 0.17% de l’herbe fraîche. Les exportations ont
été de 61.445 Lb en 1938. Voici
les propriétés physico-chimiques de l’essence :
L’essence
de Gingergrass contient du l phellandrène, du dipentène, d limonène. Elle est
moins riche en géraniol que l’essence de Palmarosa. On a rencontré aussi de
l’alcool delta 1.8 (9) dihydrocuminique ou alcool perillique, de l’aldéhyde
heptylique, du citronnellal, un aldéhyde en C10H16O (0.2%), de la dl carvone,
le p.menthadiène 2.8OL1 (13.6%), le cis p.menthadiène 1 (7) 8OL2 (18.75%). L’essence
de Gingergrass est fraudée par addition de kérosène, d’essence de Térébenthine,
d’huile de Coprah, d’essence de Gurjum. Elle-même est utilisée comme
additif à l’essence de Palmarosa. On s’en sert aussi pour la fabrication du
Géraniol et de ses dérivés. L’essence de lemongrass L’essence
de Lemongrass constitue l’une des plus importantes huiles essentielles utilisées
en parfumerie. Elle provient de diverses graminées, du genre Cymbopogon et est
caractérisée par sa teneur élevée en citral, supérieure en général à
65-70%. Les
essences commerciales sont obtenues presque en totalité par distillation de
deux variétés de Cymbopogon : Cymbopogon Flexuosus Stapf et Cymbopogon
Citratus Stapf. L’essence
de Cymbopogon Flexuosus (= Andropogon Flexuosus Nees ; Andropogon Nardus,
var. Flexuosus Hack) est surtout distillée dans le région de Travancore et le
Cochin. On l’appelle encore commercialement « Lemongrass des Indes
orientales ». L’essence
de Cymbopogon Citratus (= Andropogon Citratus DC) ou essence de Lemongrass des
Indes occidentales est produite à Ceylan, dans les Indes néerlandaises, en
Indochine. Cette même essence est produite aussi au Mexique, aux Antilles, au
Brésil, à Madagascar et aux Comores. C’est la même essence qui est obtenue
au Congo ex belge, sous la dénomination d’essence de Lemongrass « Pantocitra ». L’essence de lemongrass des Indes Orientales Cette
essence est obtenue à partir de Cymbopogon Flexuosus Stapf qui pousse dans le
district de Travancore dans l’extrême Sud-Ouest de l’Inde, dans la région
de Cochin, et la côte de Malabar. On y cultive deux types de Lemongrass : · le type « rouge » ou « Choomana Poolu »
identifié avec le Cymbopogon Flexuosus Stapf, · le type « blanc » ou « Wella Poolu »
identifié avec le Cymbopogon Flexuosus Stapf var. aLbescens. Ce dernier donne
une essence à bas titre en aldéhyde. D’une
façon générale, la plante requiert un climat tropical. La coupe de l’herbe
a lieu en Juin, Juillet, Août. La distillation s’effectue dans des alambics
primitifs, d’une capacité de 200 gallons (soit environ 900 litres) dans
lesquels on charge 200 à 300 Lb d’herbe fraîche (90 à 135 kg) immergée
dans l’eau bouillante. Les alambics sont chauffés à feu nu. La
durée de la distillation est de 3 heures, le rendement en essence se situe aux
environs de 0.2 à 0.3%/0.52% de l’herbe fraîche. Si l’on distille la
plante sèche (après 5 jours de séchage), le rendement diminue, mais la teneur
de l’essence en citral augmente.
surtout vers les Etats Unis et Canada (40%), Grande-Bretagne (24%), Suisse (10%). L’essence
de Lemongrass des Indes Orientales est un liquide mobile, de couleur jaune à
rouge brun, dégageant une intense odeur citralée. La qualité de l’essence
est déterminée par le pourcentage en citral (70 à 85%) que l’on détermine
par la méthode d’oxymation à froid en ¼ d’heure ou la méthode au
bisulfite (méthode de Burgess). Caractères
physico-chimiques de l’essence de Lemongrass des Indes orientales :
L’essence
est fraudée par addition de pétrole ou d’huile de Coprah. Le constituant
principal de l’essence de Lemongrass est le citral (mélange de deux citrals
steréosisoméres trans ou géranial 2/3
et cis ou néral 1/3). A
côté se trouvent : dipentène, limonène, myrcène, géraniol (libre ou estérifié),
linalol, méthylheptenol, nérol, farnésol, aldéhyde undécylique,
citronnellal, un isomère du citral de SCBZ f.188-189°, la méthylhepténone et
une cétone diterpénique. L’essence
de Lemongrass est employée en parfumerie, en savonnerie, dans les détergents.
On sépare le citral et prépare les dérivés de citral : ionones, méthylionones,
vitamine A de synthèse. L’essence de lemongrass des Indes Occidentales On
réunit sous cette dénomination les essences de Lemongrass produites dans des
lieux très différents, comme Java, la Cochinchine, le Congo ex belge,
Madagascar, le Guatemala, Haïti, le Brésil, etc.… Mais il s’agit surtout
d’essences produites dans l’hémisphère occidental. L’essence
de Lemongrass des Indes occidentales est produite à partir des feuilles de
Cymbopogon Citratus Stapf (Andropogon Citratus DC, A. Citriodorum Desf A.
Roxburgii Nees, A. Nardus var. Ceriferus Hack). Selon les lieux de production,
la distillation peut être conduite soit de façon primitive comme pour
l’essence Cochin, ou dans des alambics plus perfectionnés chauffés à la
vapeur. Voici
la composition d’une essence de Lemongrass d’origine africaine : Myrcène (12 à 20%), dipentène, citral (65 à 86%), méthylhepténone
(0.2 à 0.3%), alpha bêta dihydropseudoionone, aldéhydes (0.1%), furfurol, aldéhyde
isovalérique, aldéhyde C10H16O, citronnellal, aldéhyde décylique, un aldéhyde
SCBZ F. 229-231°, farnésal, alcools (méthylheptenol, linalol, alpha terpinéol,
géraniol, nérol, farnésol, citronnellol, isopulegol) libres ou sous forme estérifiées
(acides isovalérique, caprique, caprylique, citronnellique, géranique et
neylique) (1 à 1.5%), un sesquiterpène bicyclique (1%), diterpène (alpha
camphorène) (2 à 3%), diacétyle et acétone. Dans
les eaux de distillation, on a reconnu la présence de diacétyle, acétone, eugénol
et autres phénols. 1.
Lemongrass
de madagascar des îles Comores A
Madagascar, on distille la plante cultivée qui donne une essence de bonne
qualité. L’herbe après distillation sert d’aliment pour le bétail.
L’essence dans cette région constitue donc un sous-produit. La distillation
est effectuée en présence d’eau dans un courant de vapeur. Les alambics ont
une capacité de 3.000 litres et on peut faire 14 charges dans la journée. Le
rendement de la distillation varie entre 0.2 et 0.4%. La production annuelle est
de 50-60 tonnes. 2.
Lemongrass
du Guatemala Les
premières cultures de Lemongrass datent dans ce pays de la première guerre
mondiale, mais c’est surtout durant la deuxième guerre mondiale qu’elles
prirent une grande extension, du fait de la demande des Etats Unis. En
1938, le Guatemala produisait 13.300 kg d’huile essentielle. En 1951, il en
produisait 165.000 kg, et en 1955, 226.500 kg. L’herbe est coupée, puis réduite
en brins par une machine spéciale pour faciliter la charge. L’essence est
d’excellente qualité : cette dernière, comme le prix et l’exportation
sont contrôlés par un office des huiles essentielles. Voici
les caractéristiques de l’essence :
aldéhydes % (méthode au bisulfite) = 75 a 81.5% soluble dans 1 vol. alc. 80%
3.
Lemongrass
du Haïti Jusqu’en
1937, le Lemongrass était à Haïti une plante sauvage inutilisée. En 1937, on
commença à cultiver le Lemongrass. Actuellement, plus de 800 hectares de
culture existent à Haïti. L’herbe
est coupée, puis laissée sur place trois jours afin qu’elle subisse une
dessiccation. On fait deux récoltes par an. Voici les caractéristiques d’une
essence d’Haïti :
soluble 10 vol. alc. 80% 4.
Lemongrass
du Honduras Exploitée
durant la deuxième guerre mondiale, cette culture a subi une forte baisse par
suite du retour sur le marché international du Lemongrass des Indes Orientales.
Le rendement varie de 0.23 à 0.58% en essence contenant 70 à 82% de citral. 5.
Lemongrass
du Porto-Rico N’est
pas encore produit à une échelle industrielle. L’analyse d’une essence a
donné un pourcentage en citral de 74.8%. 6.
Lemongrass
du Brésil Le
développement de la culture du Lemongrass au Brésil a commencé à partir de
1937 d’une manière rapide. La plante est cultivée dans l’état de
Sao-Paulo. Les installations sont modernes. La
durée de distillation est de 1 heure ½. Le rendement en essence varie de 0.20
à 0.25% de l’herbe fraîche. L’essence contient 75 à 77% de citral. Voici
les caractéristiques :
soluble 10 vol. alc. 80% En
1954 la production a été de 1.5 tonne, et en 1956 de 15-16 tonnes. 7.
Lemongrass
du Congo ex Belge Les
plantations datent, au Congo Leopoldville, des années 45 à l’intérieur du
pays, au voisinage des grands fleuves à Obokote, au Sud de Stanleyville. On y
effectue 4 récoltes par an. Les alambics ont une capacité de 2.500 litres avec
une charge de 750 kg d’herbe. On distille par vapeur directe, la durée de la
distillation est de 1 heure et le rendement est d’environ de 0.2 à 0.25%. L’essence
possède les caractéristiques suivantes :
soluble 10 vol. alc. L’essence
est mise sur le marché après une première rectification qui élève le titre
en citral à 75-99%. L’office des produits agricoles de Costermansville
indique les caractéristiques physico-chimiques suivantes :
La production de l’essence de Lemongrass dans la province
du Kivu a été en 1948 de 12 tonnes, en 1949 de 25 tonnes et en 1957 de 33
tonnes. 8.
Lemongrass
d’Indochine La
récolte est effectuée 3 à 4 fois par an et le rendement en huile essentielle
est de 0.23 à 0.55%. Les alambics ont une capacité de 3.000 litres et la
distillation dure 3 heures. 9.
On
cultive encore le lemongrass En
Floride, au Paraguay, en Argentine, au Tanganyika (production en 1952 :
2.000 kg d’huile essentielle), au Caucase, à Formose, au Japon, etc.… Les
essences de Lemongrass des Indes occidentales, comme les essences des Indes
orientales, sont utilisées en parfumerie, en savonnerie, dans les détergents.
Mais l’application principale de ces essences est encore la préparation
industrielle du citral et de ses dérivés, ionones et méthylionones. L’essence de Vetyver L’essence
de Vetyver est obtenue à partir de la racine d’une herbe Vétiveria zizanoïdes
Stapf (Andropogon Miricatus Retz. A. Squarrosus Black). L’herbe est appelée
à Java « Akar Wangi », la racine « Cus Cus » aux Indes,
ou « Khas Khas ». Le
Vetyver croît spontanément, mais il peut aussi être cultivé. La récolte
pour la distillation intervient des la deuxième année, si l’on veut obtenir
un bon rendement. Ce rendement baisse de façon sensible pour les racines de
première année. Le
Vetyver est cultivé dans le Sud de L’Inde, à Java, dans les îles de la Réunion
et Seychelles, au Brésil et en Amérique centrale. L’essence de vétiver bourbon L’île
de la Réunion produit de 30 à 35 tonnes d’essence de Vetyver. Les cultures
sont situées sur la côte orientale, Sud orientale et méridionale, où le
climat est particulièrement favorable à leur développement. Les alambics sont
du type rudimentaire et la distillation dure généralement de 20 à 30 heures
par charge, avec un rendement de 1% environ. Toutefois,
il existe à la Réunion, des installations modernes utilisant la vapeur sous
pression et la durée de distillation est alors diminuée de moitié, tandis que
le rendement est double. La
récolte est effectuée en Juin et Novembre ; les racines sont exposées au
soleil pour être séchées avant distillation. Caractéristiques
physico-chimiques de l’essence de Vetyver bourbon :
soluble dans 15 vol. alc. 80% L’essence de vétiver Java La
durée de distillation est de 36 heures, ce qui donne une essence riche en
alcools à haut point d’ébullition. La distillation est conduite avec la
vapeur sous pression de 4-5 atmosphères. Le rendement en essence est de 1.5 à
2%. A Java, la production en 1940 a été de 29 tonnes, mais elle est tombée en
1948 à 1 tonne. Voici
les propriétés physico-chimiques de l’essence de Vetyver Java :
A
Grasse, on distille les racines d’importation. Constantes
du Syndicat national des fabricants d’huiles essentielles :
soluble
2 vol. alcool 80° L’essence de vétiver Haiti A
Haïti, de vastes cultures permettent de produire environ 50 tonnes de Vetyver
par an. Les racines sont desséchées avant distillation et le rendement est de
1.5%. Les
fractions les plus lourdes sont séparées et possèdent un pouvoir rotatoire de
+55°. L’essence produite à Haïti présente une coloration plus foncée que
les essences Bourbon et Java. Les
caractéristiques sont les suivantes :
soluble dans 0.5 vol. alc. 90° On cultive encore le vétiver Au
Brésil, dans l’état de Sao-Paulo, en Argentine (600 à 700 kg d’essence),
au Congo ex belge, dans la région du Lac Kivu (2.400 kg en 1950), dans l’Inde
méridionale (Khus Khus) :
La litterature concernant la composition chimique de
l’essence de vétiver montre qu’il s’agit d’une essence complexe Voici
les constituants isolés et étudiés à ce jour : a – hydrocarbures : 1)
mélange de carbures bi et tricycliques C15H24 2)
tricyclovetivènes C15H24 (I) 3)
alpha isovetivènes C15H22 (II) 4)
bêta isovetivènes C15H22 (III) 5)
alpha vetivène C15H22 (IV) 6)
un carbure C15H22 (V) 7)
un dihydrovetivène C15H20(VI) 8)
zizanène C15H24 9)
un hydrocarbure incolore Eb6 = 95-105° 10)
un hydrocarbure incolore Eb5 = 105-110° 11)
C15H24
Eb8
= 120-121° 12)
C15H24
Eb12
= 126-127° 13)
khusène (diterpène) 14)
1.6 diméthyl 4 isopropylène bicyclo (0.4.4) décène 1.2 (VII) 15)
3 mélanges d’hydrocarbures
qui semblent être des diterpènes Eb1 =
89-96° ; 96-98° ; 112-120° 16)
C15H24
Eb3
= 127° 17) C15H24
Eb8 = 99-102° b – alcools : ·
Dans l’essence de Java, on a isolé : un alcool bicyclique C15H24O primaire un mélange d’alcools primaires bicycliques et
tricycliques alcool tricyclique primaire un alcool tertiaire bicyclique ·
Dans l’essence de la Réunion, on a isolé : un alcool primaire bicyclique un alcool primaire tricyclique 2 alcools bicycliques C15H24O à squelette azulenique un alcool tricyclique C15H24O à squelette probablement
cadalenique bicyclovetivenol primaire (IX) tricyclovetivenol primaire (X) bicyclovetivenol tertiaire (XI) veticadinol tertiaire (XII). ·
Dans l’essence indienne (Khus Khus) on a isolé : levo junenol (XIII) « cussol » C15H24O primaire du type cadalenique un alcool primaire (?) bicyclique, du type cadalenique un alcool bicyclique primaire un alcool C15H24O primaire tricyclique (?) « khussol » C15H24O primaire bicyclique, du
type cadalenique un alcool primaire tricyclique (?)*[1]. c – cétones : (13% -
parfois 15 à 27%) alpha vetivone C15H22O*[2] bêta vetivone C15H22O khusone C15H22O C15H22O bicyclique C15H22O bicyclique khusitone (dans l’essence indienne) khusilal (dans l’essence indienne). d – acides : acide vetivenique C15H22O2 acide tricyclique C15H22O2 acide C16H24O2 acide khusinique acide palmitique acide benzoïque. e – ester : vétivenate de vetyveryle. L’essence de vétiver est fraudée
avec l’huile de ricin, les acétates de glycerol, l’essence de bois de cedre Cette
essence est très utilisée en parfumerie, en particulier dans les compositions
de type Chypre, Fougère, dans les parfums de type oriental, musqué ou boisé,
ou comme fixateur. On
l’utilise aussi pour séparer la vetivone, cétone à odeur boisée et irisée,
le mélange des alcools appelés « vetyverol » et pour la préparation
de l’acétate de vetyveryle qui constitue une matière première très
importante pour la parfumerie fine. L’essence
de Java est spécialement utilisée pour le parfumage des savons. LES ESSENCES DE CITRONnELLE Les
essences de Citronnelle sont obtenues à partir d’un Cymbopogon dont il
existe de nombreuses variétés parmi lesquelles on distingue le Cymbopogon
Nardus Rendle ou Andropogon Nardus Ceylan de Jong qui donne par distillation
à la vapeur l’huile essentielle de Citronnelle Ceylan et le Cymbopogon
Winterianus Jowitt ou Andropogon Nardus Java de Jong qui donne par
distillation à la vapeur l’huile essentielle de Citronnelle Java. Ces deux
essences occupent en parfumerie une place privilégiée car elles constituent
les sources naturelles importantes de Citronnellal et de Géraniol. Avant
la deuxième guerre mondiale, les exportations en essence de Citronnelle
Ceylan s’élevaient à 600 tonnes/an et les exportations en essence de
Citronnelle Java atteignaient 2.000 tonnes/an. Si l’essence de Citronnelle
Ceylan est toujours produite à Ceylan, avec un chiffre d’exportation
sensiblement identique (710 tonnes en 1951, 627 tonnes en 1953), l’essence
de Citronnelle Java est produite surtout depuis la fin de la deuxième guerre
mondiale à Formose (1.000 à 1.200 tonnes en 1952) et au Guatemala (400
tonnes) alors que l’île de Java ne produit guère plus de 300 tonnes. Ces
deux essences différent essentiellement par leurs proportions respectives en
citronnellal et géraniol. L’essence
de Citronnelle Java titre 85% de géraniol total (dont 35% de citronnellal), L’essence
de Citronnelle de Ceylan titre 55 à 65% de géraniol (dont 7 à 15% de
citronnellal). Le
traitement de l’essence de Citronnelle de Java constitue une des principales
activités des Ets CHIRIS. L’ESSENCE DE CITROnNELLE CEYLAN Est
obtenue à partir d’une graminée poussant à Ceylan : Andropogon Nardus
Ceylan de Jong = Cymbopogon Nardus Rendle, localement dénommée : « Lenabatu ».
On la trouve surtout dans l’extrême Sud de l’île où elle occupe une
superficie de 33.000 acres (1 acre = 40,467 ares). Le rendement à l’hectare
est de 5.000 kg d’herbe. L’herbe est coupée de Mai à Juin, en Août et
Septembre et de Décembre à la mi Janvier, ce qui donne trois récoltes par an
(parfois quatre). La
distillation est effectuée sur l’herbe sèche, dans des postes de
distillation comprenant deux alambics connectés à un même réfrigérant. Les
alambics sont en fer galvanisé et la durée de distillation est de 6 heures. Le
rendement en essence oscille entre 0.37 et 0.4% (0.5%). La
qualité de l’essence de Citronnelle Ceylan diffère beaucoup de la qualité
Java, où elle est contrôlée par des laboratoires gouvernementaux. L’essence
de Ceylan est fraudée avec du kérosène (la fraude pouvant atteindre 10%). On
distingue deux types d’essences : · l’essence dénommée « estate » généralement
pure à 60% de géraniol total et qui représente environ 30% des exportations
annuelles de Ceylan, · l’essence ordinaire ou « for average quality »
(f.a.q.) qui contient de petites proportions de kérosène sur laquelle il est nécessaire
de pratiquer le test de Schimmel pour déterminer la proportion de kérosène. Voici
les propriétés physico-chimiques de l’essence : C’est
un liquide jaune ou légèrement brun, la coloration verte indiquant la présence
de sels de cuivre.
Recherche
du kérosène : on l’effectue par le test Schimmel : l’addition
d’alcool 80% ne doit pas provoquer de trouble (1 à 2 vol. alcool 80% et
dilution jusqu'à 10 vol.). Nous
avons vu que la production de cette essence est de 650 à 700 tonnes qui est
exportée :
La
composition chimique de l’essence de Citronnelle Ceylan est la suivante : 10 à 15% terpènes : camphène (5 à 6%), dipentène,
l limonène, autres terpènes, 5 à 16% citronnellal – méthylhepténone, 26 à 40% géraniol – l bornéol – nérol – d
citronnellol – alcool thuylique, acétates et butyrates de géranyle, de citronnellyle, méthyl
eugénol, sesquiterpène (sesquicitronnellène), farnésol (0.2 à 0.3%). Le
dosage du Citronnelle est effectué par la méthode au bisulfite ou à
l’hydroxylamine. Le
dosage du géraniol total est effectué par acétylation simple. On obtient la
somme géraniol + citronnellal. L’essence de Citronnelle Ceylan est surtout
utilisée dans le parfumage des savons, des détergents, des désinfectants. L’ESSENCE DE CITRONNELLE JAVA L’industrie
de la Citronnelle à Java date de 1890. Cette essence est obtenue à partir du
Cymbopogon Winterianus Jowitt ou Andropogon Nardus Java de Jong, localement dénommée
« Maha Pengiri ». La culture de la Citronnelle Java s’est développée
à Formose, au Guatemala et Honduras, aux îles Seychelles, à Madagascar, aux
îles Comores, au Cameroun, au Congo ex belge, etc.… Mais
c’est surtout à Formose que cette culture a pris une très grande extension.
Formose représente en effet 80% de la production actuelle. La plante se
reproduit par stolons. La récolte est effectuée durant toute l’année, mais
surtout de Septembre à Octobre. L’herbe est séchée pendant quelques heures.
La distillation est rapide (durée de 2 heures). La charge est de 1.500 kg
d’herbe sèche. On
utilise des alambics chauffés à la vapeur, soit dans un courant de vapeur
directe, soit par l’eau et la vapeur. Le rendement de l’essence est de 0.7%
(0.5 à 1.2% en saison sèche). A Formose, la distillation est conduite dans des
alambics identiques à ceux qui servent à la distillation de la menthe. La durée
est de 6 heures. Le rendement est plus élevé : 2.4% (1.8 à 2%). L’essence
de Citronnelle titre 85% de géraniol total dont 35% de citronnellal. Soumise à
un fractionnement, elle donne les coupes suivantes : terpènes à bas point d’ébullition d citronnellal mélange citronnellal/géraniol et esters d’alcools
divers mélange géraniol/citronnellol sesquiterpènes et alcools sesquiterpéniques. On
distingue trois types de Citronnelle Java : · le type standard à 85% de géraniol total et 35% de
citronnellal · le type de qualité « extra » riche en
citronnellal (50 à 60% de citronnellal) pour la préparation de l’hydroxycitronnellal
et du l menthol · le type « de qualité inférieure » a 80-85%
de géraniol total dont 10 à 15% de citronnellal et utilisée en vue de
l’extraction du géraniol. Avant
la 2ème guerre mondiale, l’essence de Citronnelle produite à Java
était soumise au contrôle du Laboratoire Gouvernemental de Buitenzorg pour les
essences destinées à l’exportation. Voici les caractéristiques
physico-chimiques de l’essence de citronnelle Java :
Commission
de normalisation Grassoise :
En
1942 la production mondiale a été de 2.412.000 kg. En 1952, elle a été de
1.900.000 kg. Cette essence est surtout exportée vers les Etats Unis. La
composition chimique est la suivante : l limonène, dipentène, delta et gamma cadinène, elemène,
sesquicitronnellène, paraffine, citronnellal 30 à 40%, citral, aldéhyde
isovalérique, benzaldéhyde, furfural, hexène 2AL1, 1 bêta méthylpentanal,
aldéhyde actylique, aldéhyde décylique, vanilline, diacétyle, méthylhepténone,
d 1 méthylcyclohexanone 3, géraniol (20 à 30%), d citronnellol (10 à 15%),
alcool isoamylique, gamma cadinol, élémol, cymbopol, alcool isobutylique, hexène
3OL1, n hexanol, 1 hexanol ou 1 3 méthyl pentanol 1, butyrate de géranyle,
citronnellate de citronnellyle, eugénol, méthyl eugénol, chavicol,
citronnelloxyde, acide d citronnellique. L’essence
de Citronnelle produite à Formose possède les caractéristiques
physico-chimiques suivantes :
soluble dans 1 vol. alc. 80% L’essence
de Citronnelle produite au Guatemala possède les caractéristiques
physico-chimiques suivantes :
L’essence
de Citronnelle Java est une matière première très importante pour
l’obtention de composés odorants d’hémisynthèse. A partir du citronnellal,
on prépare le d citronnellol, et ses esters (acétate, butyrate, isobutyrate),
l’hydroxycitronnellal et des acétals méthyliques et éthyliques, le 1
menthol. A
partir du géraniol, on prépare les esters (formiate, acétate, butyrate), le
citronnellol et le diméthyloctanol. La valorisation du géraniol est un des
problèmes clé que pose l’utilisation de l’essence de Citronnelle comme
source de l menthol ou d’hydroxycitronnellal. Le géraniol, en effet, peut être
la source de nombreux produits de transformation : linalol, acétate de
linalyle, citral, dl citronnellal, ionones, méthylionones, menthone, dl
menthols, nérolidol, farnésol… Un
certain nombre des ces produits sont susceptibles d’être préparés sur une
grande échelle.
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