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FAMILLE DES ROSACEES La
famille des rosacées constitue une grande famille à laquelle appartiennent
les rosiers cultivés et sauvages, et un certain nombre de végétaux à
fruits : herbes comme les fraisiers, arbustes comme les framboisiers,
arbres comme les pommiers. L’ESSENCE DE POMME Le
pommier ou Pirus Malus L. donne un fruit dont le jus par extraction à l’éther
ou entraînement à la vapeur d’eau livre, avec un rendement de 0.0035 à
0.0007% une huile éthérée contenant : acétaldéhyde, furfurol, alcool méthylique, alcool amylique, acides formique, acétique, caproïque et caprylique, triacontane. Dans
l’essence de Pomme Mc Intosh, on a trouvé du géraniol. White
a trouvé les constituants suivants : 92% d’alcools éthylique, méthylique, propylique,
butylique, isobutylique, 2 méthyl butanol 1, hexylique, propanol 2, 2% d’esters : butyrate d’éthyle et caproate d’éthyle, 6% de carbonyles : acétaldéhyde, acétone, aldéhyde
hexylique, hexène 2AL1, acides formique, acétique, propionique, butyrique,
caproïque. On
a trouvé encore du propionaldéhyde, de l’isobutanal, de l’isopentanal,
du n butanal, de la méthyléthylcétone et méthylpropylcétone. L’ESSENCE DE FRAMBOISE Le
framboisier, ou Rubus Idaeus L. donne un fruit qui par pression livre un jus.
Ce dernier, soumis à l’extraction par solvant ou hydrodistillation, conduit
à une huile éthérée contenant un très grand nombre de constituants (arôme
et essence du fruit) : diacétyle, acétoine, acétone, acétaldéhyde,
acroléine, propanal, bêta bêta diméthylacroleine, pentène 2AL1, cis hexène
3AL, hexène 2AL, pentanone 2, hexanal (+) alpha ionone, bêta ionone, mélange
de trans 2.6 alpha irone et cis 2.6 alpha irone, une cétone C15H28O de SCBZ
F. 185-186°, le benzaldéhyde, l’isobutanal, la menthone, la cétone
framboise ou p.hydroxyphenyLbutanone.
HO - -
CH² - CH² - CO - CH3 pentène 1OL3, géraniol, cis hexène-3OL1, hexanol, méthyl-3-butène
3OL1, méthyl 3 butène 2OL1, pentanol 1, butanol 1, trans butène 2OL1, éthanol,
méthanol, nérol, alcool isobutylique, alcool isoamylique, alcool phenyléthylique,
un alcool insaturé C7H14O, un mélange d’alcools C8H14O², un alcool
C10H18O, un alcool C13H22O² (primaire ou secondaire), acides acétique, caproïque,
benzoïque, l’acide succinique, acide et anhydride citraconique, acide
orthophtalique, acide salicylique, acide p. oxybenzoïque, acide pyromucique,
acide oléique, acide C8H8O² (acides m. et o. toluiques), acide C9H18O² ou
C10H18O² sous forme d’ester, un acide ou mélange d’acides C12H22O², un
mélange d’acides C8H12O4, contenant des groupes alcoxy, un acide dicarboxylique C9H12O5, un mélange d’acides
C11H14O4, acides propionique, n et isobutyriques, n et isovalériques, 2 et 3
hexenoïques, formique, caprylique, acétate d’éthyle, un salicylate,
acrylate d’éthyle, salicylate d’éthyle, un phénol F.90°, pyrocatechine,
un phénol C7H10O, un phénol C12H16O3, coumarine, delta decalactone, un corps neutre C5H10O² (diol saturé aliphatique) ;
un corps neutre C14H26O3 (monoalcooldione saturé aliphatique), un oxyde
C8H14O – C8H16O et mono et dioxydes C15-C19, un catéchol. L’ESSENCE DE FRAISE Le
fraisier, Fragaria Elatior Enrh. donne un jus qui par extraction au moyen
d’un solvant ou par distillation à la vapeur d’eau livre un arôme ou
essence éthérée contenant : alcool éthylique, alpha terpinéol, boreol, gamma méthyl
n butanol, n hexanol, hydrate de cis terpène, acétylméthylcarbinol (?),
alcool isofenchylique (?), alcool méthylique, isoamylique, trans hexène
2OL1, butanol 1 et 2, alcool amylique, trans hexène 2OL1, n butanal, diacétyle, un carbonyle C10H18O3, acétophénone
(?), acétone, acétaldéhyde, diacétyle, hexène 2AL1, acétate d’éthyle, un ester formique, ester butyrique
(butyrate d’éthyle), un ester caproïque (caproate d’éthyle ou de méthyle),
un ester acétique, un ester benzoïque, salicylate d’éthyle, acétate de
trans hexène 2OL1, caproate d’éthyle (90% des constituants aromatiques),
butyrate d’éthyle, acétate d’hexyle, acides acétique, n caproïque,
cinnamique, un acide saturé C18H36O², butyrique, isobutyrique, n valérianique. LES ESSENCES DE ROSE Sur
plus de 7.000 variétés de roses cultivées, il n’y en a qu’un très
petit nombre qui trouve une utilisation en parfumerie. La
Rose Damascena Mill. est cultivée dans les Balkans, en Allemagne et Anatolie.
Elle provient probablement de l’hybridation de Rosa Gallica et Rose Canina. La
variété cultivée dans le midi de la France, principalement en vue de la
production de la pommade et de l’eau de rose, est la Rose Centifolia. On
cultive encore Rosa aLba dans la région de Grasse, et le Sud de la France. Selon
le lieu de production, on distingue : · la Rose de Bulgarie, · la Rose de Turquie, · la Rose de Grasse, · la Rose du Maroc. l’essence de rose bulgare Le
rosier est cultivé en Bulgarie dans les vallées de Kazanlik et de Karlovo
« vallée des roses ». Quelques plantations se trouvent en dehors
de cette zone, dans la plaine de Philippoli. La Rose exige un terrain léger,
pierreux, pas trop humide. On y cultive la Rosa Damascena ou Rose rouge et
Rosa aLba ou Rose blanche. Le
rendement d’une bonne plantation est de 4.000 kg à l’hectare. La
cueillette a lieu de Mai à Juin. La Rose était auparavant distillée dans
des alambics en cuivre de 110 litres chauffés au bois provenant des forêts
voisines des Balkans. On chargeait 10 à 15 kg de roses et 75 à 80 litres
d’eau. On distillait environ 10 litres d’eau. L’eau restant dans
l’alambic était utilisée pour l’opération suivante (ce qui était
nuisible pour la qualité de l’essence). Lorsqu’on avait obtenu une
certaine quantité d’eau de rose, on soumettait à une nouvelle
distillation, ce qui permettait d’obtenir une nouvelle quantité
d’essence. Aujourd’hui,
on distille les fleurs de rose dans des alambics de 2.500 litres de capacité,
pouvant atteindre 9.000 litres et pouvant recevoir 1.500 à 2.000 kg de roses. Dans
le cas des alambics de 2.500 litres de capacité, on charge 150 à 300 kg de
roses, on ajoute 1.200 litres d’eau. La durée de la distillation est de 1
heure ½ à 3 heures. La température de l’eau dans le florentin est de
35-40°. On distille environ 140 litres d’eau pour 250 kg de fleurs.
L’essence obtenue est l’essence directe. Les
eaux (1.200 litres) sont distillées à nouveau en séparant 140 litres de
distillat. On obtient encore une certaine quantité d’essence. La proportion
essence directe/essence des eaux n’est pas constante : en général,
une partie d’essence directe pour trois parties d’essence des eaux. On
obtient, en moyenne, 1 kg d’essence pour 4.000 kg de roses. Evidemment, le
rendement dépend de la qualité du végétal, de la saison, de la récolte,
et du mode de distillation.
L’essence
de Rose bulgare est parfois fraudée par l’essence de Palmarosa, essence de
Bois de Gaïac, spermaceti, avec d citronnellol d’origine moins coûteuse,
avec essence de Géranium Zdravetz (Géranium Maccrorhyzum). La production
d’essence de Rose a été de 1.062 kg en 1953 et 435 kg en 1955. l’essence de rose turque Cette
Rose est cultivée en Asie mineure, surtout en Anatolie ‘Anatalya, Konia
Brassa, Afion. C’est la Rosa Damascena Mill. Le rendement en essence est de 1
kg pour 3.000 kg de roses. Les
caractéristiques de l’essence sont les suivantes :
L’essence
de Rose turque est considérée de qualité moindre à celle de la Rose bulgare. l’essence de rose française, ou
essence de rose de Grasse C’est
la Rosa Centifolia ou « Rose de Mai ». Elle est cultivée dans la région
de Grasse, de Pegomas, Auribeau, Mougins. En 1939, la production a été de 750
tonnes de roses, en 1946 cette production a été de 400 tonnes et en 1950 de
300 tonnes, puis 700 tonnes en 1953. L’essence
est distillée dans les alambics chauffés à la vapeur dans lesquels on charge
1.000 kg de roses avec 1.000 kg d’eau. L’eau n’est pas cohobée. On
obtient à côté de l’essence une certaine quantité d’eau de rose. Le
rendement est de 1 kg d’essence de rose pour 10.000 kg de fleurs. Les
caractéristiques sont les suivantes :
l’essence de rose du Maroc Selon
Igolen, la Rose du Maroc serait analogue à la Rosa Centifolia qui est cultivée
dans la région grassoise. Elle pousse spontanément dans le Haut Atlas, plus précisément
dans la vallée du Dadès, à El Kelaa des M’Gouna. Le commerce des roses séchées
y était florissant. On
distingue deux races bien typiques : · la Rose du Nord de la région de Marrakech et de Mekhnès,
identique du point de vue de la botanique à celle de Grasse, · la Rose du Sud adaptée depuis longtemps à des conditions
climatiques plus rudes. La
variété du Sud est très florifère (plusieurs centaines de fleurs par pied de
5 ans et de 2 mètres de hauteur). Elle résiste à des froids de 0 à -5° et
à des saisons chaudes pouvant aller jusqu'à 50°C. La
Société AROMAG a installé au centre de la vallée du Dadès, une usine
moderne d’extraction et de distillation. La récolte de la vallée est de 700
à 400 tonnes/an. La distillation des roses séchées donne l’essence avec un
rendement de 20.03%.
l’essence de rose contient : alcool éthylique, géraniol (30-40%), alcool phenyléthylique,
nérol (5-10%), l citronnellol (ou rhodinol) (34.55%), l linalol, farnésol,
oxydes roses, aldéhyde nonylique, citral (0.5-1%), acétaldéhyde, propanal,
pentanal, aldéhyde cinnamique, aldéhyde salicylique, aldéhyde phenylacétique,
carvone, eugénol et eugénol méthyl éther, hydrocarbures paraffiniques (8 à
20%) ester d’un alcool (2.5 à 6%) Dans
l’essence des eaux, on a isolé beaucoup d’alcool phenyléthylique (jusqu'à
40%). L’essence est utilisée dans les compositions pour la parfumerie fine. L’ESSENCE D’AMANDES AMERES L’essence
d’amandes amères est obtenue par distillation à la vapeur des amandes de
Prunus Amygdalus Batsch var. Amara (DC) Focke et autres amandes contenant de
l’amygdaline. Avant d’être distillées, les amandes sont broyées et pressées
en vue d’obtenir l’huile fixe et le tourteau est mis à macérer dans de
l’eau chaude. L’amandier amer est cultivé dans le Sud de L’Europe
(Espagne) Afrique du Nord, Asie mineure, Amérique du Nord (Californie).
L’essence existe dans les amandes amères sous forme d’un glucoside cyanogénétique,
qui sous l’influence d’une enzyme, l’émulsine, possède la constitution
suivante :
O C12 H21 O10
C6 H5 CH C
= N Sous
l’influence de l’émulsine, l’amygdaline est hydrolysée en benzaldéhyde,
acide cyanhydrique et deux molécules de glucose : C20 H27 NO11 + 2 H²O Þ C6 H5 + HCN + 2C6 H12 O6 Après
expression de l’huile fixe, le tourteau est mis à macérer pendant 12 heures
à 50-60°. On entraîne ensuite à la vapeur d’eau. Le rendement en essence
est de 0.5 à 0.7% à partir des amandes amères, 0.6 à 1.8% à partir des
amandes d’abricot, 0.7% à partir des noyaux de pêche. L’essence
d’amandes amères contient 3 à 4% d’acide cyanhydrique que l’on enlève
par traitement avec le sulfate ferreux et lait de chaux. L’acide cyanhydrique
précipite sous forme de ferrocyanure de calcium. Le benzaldéhyde récupère
est entraîné à la vapeur d’eau. L’essence
contenant l’acide cyanhydrique possède les caractéristiques suivantes :
HCN
donne avec le benzaldéhyde la cyanhydrine : OH C6 H5 – CH CN Quant
au benzaldéhyde, il est susceptible de se doubler en benzoine : 2 C6 H5 C H O Þ C6 H5 CH (OH) COC6 H5 HCN L’essence
privée d’acide cyanhydrique possède les caractéristiques suivantes : Eb = 179° ; d15 = 1.050 à 1.055 ; alpha d = inactif ; nD20 = 1.5420 a 1.540 soluble dans 1 a 2 vol. et plus d’alcool 70% L’essence
d’amandes amères est fraudée avec le benzaldéhyde de synthèse. On le détecte
par recherche du chlore (test Beilstein). La
composition chimique de l’essence d’amandes amères est la suivante : benzaldéhyde,
acide cyanhydrique, cyanhydrine du benzaldéhyde : OH C6 H5 CHO + HCN Û C6 H5 - CH CN L’essence
d’amandes amères est un aromatisant important en alimentation. On l’utilise
aussi en savonnerie, cosmétiques, et préparations techniques. L’ESSENCE DE LAURIER-CERISE Cette
essence est produite à partir des feuilles de laurier cerise : Prunus
Laurocerasus L. natif du Sud de l’Europe, en Asie Mineure. Cet arbre est
cultivé comme arbre ornemental dans le Sud de la France, Italie et autres contrées
méditerranéennes. Les feuilles contiennent un mono glucoside : la
prulaurasine C14 H17 O6N qui est le glucoside du nitrile de l’acide mandelique.
Quand on traite ce dernier par l’émulsine, on obtient 61.24% de bêta
glucose, 8.58 de HCN et benzaldéhyde. Comme dans le cas d’amandes amères, on
met les feuilles à macérer et distiller à la vapeur d’eau. On obtient
l’essence et l’eau de laurier-cerise. Le
rendement est de 0.05%. L’essence possède les caractéristiques suivantes :
A
cause de son contenu en HCN, l’essence de laurier-cerise est un vrai poison. Sa
composition chimique est la suivante : benzaldéhyde : principal constituant, HCN, nitrile de l’acide mandélique, alcool benzylique : traces. L’essence
de laurier-cerise est très peu utilisée (dans certaines préparations médicinales). |